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Litige Foncier : crane fendu et système corrompu

Un litige foncier d’une violence inouïe a éclaté au Cap Estérias, exposant de manière dramatique les profondes défaillances et la corruption qui minent le secteur foncier au Gabon. Une altercation entre la famille Bourdette et un ressortissant sénégalais a dégénéré, avec pour point culminant, une agression à la hache.

L’affaire a débuté lorsque la famille Bourdette, qui se revendique propriétaire légitime d’une parcelle, a vu un homme d’affaires sénégalais y commencer des travaux. Celui-ci affirmait avoir légalement acquis une partie du terrain et déjà régularisé ses documents au cadastre, une version farouchement contestée par la famille.

Selon des propos rapportés par le quotidien L’Union, un membre de la famille Bourdette a affirmé que l’individu se vantait d’avoir « les moyens de payer la justice gabonaise » et de bénéficier de « relations haut placées ».

Se sentant démunie, les Bourdettes ont lancé un appel à l’aide sur les réseaux sociaux, attirant le soutien d’activistes locaux.

Selon des témoins sur place, la tension est montée d’un cran lorsque le ressortissant sénégalais aurait ‘’malencontreusement’’ aspergé d’essence l’un des plaignant, avant qu’un de ses acolytes ne porte un coup de hache à la tête de l’un d’entre eux.

La victime a été évacuée et opérée en urgence à l’hôpital militaire d’Akanda.  Suite à cette agression, deux plaintes pour tentative de meurtre et coups et blessures volontaires ont été déposées.

Un Scandale Symptomatique d’un Système Corrompu

Au-delà de sa violence, ce fait divers est devenu l’emblème d’un problème systémique. Un expert du ministère de l’Habitat et de l’Urbanisme a qualifié l’incident de « scandale qui illustre les dérives graves du système foncier national, miné par la corruption et l’impunité ».

Cette affaire soulève une question brûlante. Comment un étranger a-t-il pu obtenir des titres fonciers alors même que le président de la République Oligui Nguema, a formellement interdit la vente de terrains aux non-nationaux ?

La situation au Cap Estérias suggère que des réseaux d’influence et la corruption au sein de l’administration cadastrale et judiciaire permettent de contourner la loi.

Ce n’est pas un cas isolé. La corruption dans le secteur foncier gabonais est un fléau documenté. Des fonctionnaires sont régulièrement soupçonnés de malversations, telles que la falsification de documents, les attributions illégales de parcelles à des étrangers et l’extorsion de fonds.

Ces pratiques créent un climat de méfiance et d’injustice, où les citoyens se sentent dépossédés de leurs droits, tandis que les plus offrants, qu’ils soient nationaux ou étrangers, semblent pouvoir agir en toute impunité.

L’agression du Cap Estérias met en lumière l’urgence pour les autorités de joindre l’acte à la parole. Il est impératif non seulement de réaffirmer la souveraineté foncière du Gabon, mais aussi de démanteler les réseaux mafieux qui ont infiltré l’administration.

La sanction des fonctionnaires corrompus et une réforme en profondeur garantissant la transparence des transactions sont devenues des exigences cruciales pour restaurer l’état de droit et la confiance des citoyens.

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